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L’Indonésie – un Archipel du Sud-Est asiatique, pour le situer – a connu un octobre bouillant (au fait, c’est l’été là bas). En voici un tout petit aperçu. Pour vous mettre dans l’ambiance, on vous conseille de chercher « Buruh Tani anarchy» sur Youtube et de lire la suite en musique. Le pays, qui vit sa pire récession depuis 1999 est aussi le plus touché par le covid de la région. La situation est donc difficile pour les travailleurs dont 70 % travaille dans l’économie informelle. Ca c’est ce qui nous touche à nous. Du côté de la bourgeoisie indonésienne, l’enjeu, c’est d’attirer les investisseurs. C’est donc tout naturellement que le gouvernement tente de faire passer le 5 octobre (en scred, allant jusqu’à garder secret le lieu où se tenait le vote pour empêcher un envahissement) la loi dite OMNIBUS dont le contenu peut paraître banal tant toutes les mesures que pondent les gouvernements sur toute la planète semble venir du même moule. Augmentation du temps de travail, diminution des salaires, « simplification » des licenciements… etc. Sur un point, il y a de l’innovation : la question environnementale. La loi permet de flinguer les diverses mesures prisent pour la préservation de l’environnement. Pour les gavés c’est open bar avec une force de travail bradé et la possibilité de déverser ses déchets toxiques. La nouvelle a embrasé l’Indonésie. Ouvriers, étudiants mais aussi associations écologistes sont rentrés dans la bataille. Manifestations monstres, bâtiments officiels encerclés, affrontements avec la police, pillages, attaque incendiaire de commissariats et de véhicules sérigraphiés, les révoltés y sont allé à cœur joie. A noter un gros bloc anar dans la manif qui semble bien pêchu et chante un air entraînant Le développement d’un courant anarchiste révolutionnaire dans un pays miné par l’extrême droite, l’islamisme et ayant connu le pire massacre de communistes de l’histoire1Sur le sujet voir le docu « The art of killing » de J. Oppenheimer. fait chaud au cœur. Face à cette détermination à ne pas se laisser écraser, à une possibilité historique de mettre à bas un régime où État, mafia et milices d’extrême-droite marchent main dans la main… les syndicats ont décidé d’annuler 3 journées de grève. Peur des « violences », sens de la « responsabilité »… Remballez, la messe est dite, pour le moment. La mobilisation aura au moins permis de reporter le vote du texte. Gageons que comme cette fois-ci les syndicats participent aux discussions pour la nouvelle mouture ils seront à leur tour pris pour cible s’ils la défendent… Et vivement le deuxième round !