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Plus de 200 jours de grèves. Voilà plus d’une décennie que l’Espagne n’avait connu un aussi long conflit.

Cadre : l’usine Tubacex (tuyaux inoxydables) de Llodo au Pays basque, raison : 220 licenciements et mise en retraites sur 800 ouvriers et ouvrières. Le tout pour sous-traiter la production à une entreprise de paille et donc, économiser les salaires tout en maintenant les bénéfices après avoir raflé toutes les subventions régionales et avoir mené une fraude fiscale aujourd’hui connue de tous. Ce groupe possède des usines dans 9 pays, y compris en Asie et dans le Golfe.

Résultat : sept mois de piquets de grève devant l’usine, ponctués d’affrontements réguliers avec la police autonome escortant les camionnettes de jaunes chaque jour. Des images qui renvoient à la grande grève des mineurs britanniques dans les années 1980. Parfois la police a reculé, comme le 8 mars dernier face à une barricade tenue par les ouvrières. Et la solidarité ouvrière s’est manifestée au niveau de toute la région et en Espagne. Sans quoi les grévistes n’auraient jamais tenus.
L’assemblée des grévistes a d’ailleurs ouvert une « kutxa » caisse de solidarité qui, selon leurs termes « vient de la base et s’adresse aux prolétaires d’égal à égal. » Pas mal pour des travailleurs traités de « privilégiés » dans certains médias.

PS: Lors de la réalisation de la maquette nous avons reçu cette bonne nouvelle:
“Après 236 jours de grève, nous ouvriers de Tubacex avons gagné. Il n’y a plus un seul licenciement. Nous avons perdu quelques batailles, été frappés par les flics, diffamés par les médias mais on a gagné la guerre.
Tout ce qu’a gagné cette direction mafieuse, menteuse et rapace a été l’union des travailleurs à la base.
Les rats à deux pattes tomberont tout !
On rentrera dans l’usine tous groupés.”