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Cet entretien est le premier d’une série consacrée au collectif « Des papiers pour tous » qui fut actif durant le mouvement des sans-papiers de 1996-1997.

L’objectif de ces podcasts n’est pas de faire un travail d’historien. Il s’agit plutôt d’illustrer, à travers un exemple concret, une question récurrente : comment prendre part à aux luttes avec une perspective radicale ou révolutionnaire sans pour autant prétendre en prendre la direction ou leur donner leur sens ?

Le collectif « Papiers pour tous » part de l’hypothèse que la lutte des sans-papiers n’est pas vouée à se limiter à la seule question des papiers, et ne concerne donc pas que les sans-papiers. Cette hypothèse s’appuie sur les prises de positions publiques des sans-papiers en lutte. Ceux-ci ont parfaitement conscience que la division fait la force de l’État et du capital et n’ont de cesse d’appeler les travailleurs avec papiers à les rejoindre.

Le collectif « Papiers pour tous » regroupe des gens avec papiers qui entendent être des acteurs à part entière de la lutte commune, et non des « soutiens », comme on disait alors dans la gauche humanitaire, ou des « alliés », comme on dirait aujourd’hui dans certains milieux.

Le collectif « papier pour tous » ne vient pas plaquer sur la lutte des sans-papiers un discours tout fait. Il cherche plutôt à appuyer certaines orientations déjà présentes. La lutte est traversée de plusieurs tendances, et celles qui sont porteuses d’une critique radicale sont confrontées à d’autres plus sensibles au discours réformiste de la gauche humanitaire. L’objectif du collectif « papiers pour tous » est de s’inscrire dans la tendance radicale et de ainsi de continuer la lutte aussi longtemps que possible.

Il n’y a pas d’unité au sein du collectif papiers pour tous, mais des participants aux horizons idéologiques divers qui s’accordent sur une manière d’agir au sein de la lutte des sans-papiers. Dès que cette lutte en arrive à une phase moins active, le collectif « Papiers pour tous » se désunit. Ce qui est une force au moment où le mouvement est fort se transforme en faiblesse par la suite, malgré les tentatives de quelques militants pour trouver des manières de s’organiser plus pérenne. Là encore, les questions posées à la fin du collectif « Papiers pour tous » demeurent très actuelles.

Première partie :

Deuxième partie :

Quelques documents