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On a le seum. Nos vieux crèvent dans des ehpad, comme avant le covid, mais pire. A l’hosto on bosse comme des chiens, comme avant, mais pire. Nous sommes isolés dans des cages à lapin comme avant mais pire, travail sans salle de pause, télétravail ou télé-chômage, tout est pire.

Nous, c’est les gens qui n’ont rien, ou si peu, la masse des prolétaires, qui livrent, batissent,soignent, travaillent aux caisses, déclarés ou pas, au chomage etc
Les bourges, les puissants, contents de leur pouvoir, de leur fric, n’ont pas le seum : la classe des capitaliste va bien et même elle s’enrichit encore.

Les petits patrons, menacés de la faillite, oui, mais quelque chose nous sépare : leur seum vient de la peur de devenir comme nous.
Nous, voilà à qui s’adresse ce journal. Nous, vous, frustrés par l’impression de ne rien pouvoir y faire, que le spectacle à deux balles des dirigeants dégoute. Nous, dont la colère a déjà éclaté avec les gilets jaunes.
Parce que ce seum, faut pas se leurrer,on l’avait déjà. Il débordait dans la vague internationale de révolte de ces dernières années. Mais là, seuls, enfermés chez nous, isolés les uns des autres, il macère et gonfle dans nos estomacs. Venin prêt à nous crever ou à nous rendre fous.
Des opportunistes, vendeurs d’espace de pub en ligne, le monnaient, le détournent vers un flot de fantasmagories conspirationnistes. C’est gâcher tout ce seum. Laissons-le éclater ensemble, dans le combat pour que tout le monde vive bien, enfin.
Nous tacherons de relayer ici les coups de gueule ou de gourdin que les nôtres donnent. Les coups qu’on reçoit aussi, mais surtout ceux qu’on rend.
Notre seum ne doit pas rester confiné. C’est un sentiment collectif de classe, qui rappelle un vieux cri, qui date de la révolution française, des sans culottes qui disaient : « vous vous foutez de nous, vous ne vous en foutrez pas longtemps ».